En 1854 Charles Avril, propriétaire des houillères de Montchanin, cherche un débouché pour son charbon de qualité moyenne. La présence de gisements d'argile le conduit à fonder une tuilerie industrielle dans les années 1858/1866. Le succès rapide de l'entreprise s'appuie sur l'invention, par un ingénieur mosellan, de la tuile mécanique. Celle-ci, permettant d'économiser poids et surface (13 tuiles suffisent à couvrir un m² de toiture contre plus de 60 pour les tuiles plates traditionnelles), répondait parfaitement aux besoins nouveaux de l'architecture industrielle et urbaine. La production de tuiles (12 millions en 1910) , à laquelle s'ajoutent des productions complémentaires (produits réfractaires, poterie artistique, céramique architecturale) font de la " Grande Tuilerie de Bourgogne " une des plus importantes entreprises de ce genre au niveau national. L'expansion se prolonge jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. Après 1945 la concurrence de nouveaux matériaux provoque un déclin progressif et la fermeture de l'entreprise en 1967.

La mécanisation précoce des phases de manutention (grosses consommatrices de main-d'œuvre) fut un des atouts de la " Grande Tuilerie de Bourgogne ". Cette gravure de 1878 montre les opérations de fabrication avant cuisson. Les ouvriers des presses déposent les tuiles sur un tapis roulant où la main d'œuvre féminine les prend pour les déposer sur le monte-charge ; les tuiles sont ensuite entreposées dans un grenier de séchage situé à l'étage supérieur.