L'industrialisation du bassin minier Le Creusot - Montceau

 

La naissance du Creusot

 

 

Au milieu du XVIIIe s. la pénurie de bois amène le gouvernement à confier à l'ingénieur Jars une enquête sur la sidérurgie au coke d'Angleterre. De retour il retient le site " du Crozot ", près de Montcenis pour la construction de la première fonderie au coke du royaume en raison de ses atouts (gisements de houille et de minerai de fer, tradition métallurgique de la région). Sous l'impulsion d'un officier d'artillerie, de Wendel, et d'un " consultant " britannique, Wilkinson, un " projet d'établissement de deux hauts fourneaux au coak, de forges, usines et logements y relatifs " est déposé. Ce projet se caractérise par sa modernité (rassemblement des capitaux par de grands financiers parisiens, rôle des ingénieurs). La construction du canal du Charolais à la même époque renforce l'attraction du site du Creusot. Le plan prévoit la construction de la fonderie dans la plaine des Riaux (ce qui facilitera le transport du charbon, dont le rôle est double : alimenter les hauts fourneaux et les machines à vapeur importées d'Angleterre qui fourniront l'énergie nécessaire aux martinets et machines soufflantes). L'encadrement et la main d'œuvre qualifiée viennent d'ailleurs, seul le personnel non-qualifié est trouvé sur place ; 500 ouvriers travaillent à la fonderie en 1783, il y en a 1 100 quatre ans plus tard. Le plan, dressé par un ingénieur de la Marine, Toufaire, est caractéristique des conceptions du XVIIIe s. : composition architecturale, volonté rationalisatrice non sans parenté avec les travaux de C.N. Ledoux à la même époque. En 1782 est fondée la société " Périer, Bettinger et compagnie ", la fonderie est construite et sa direction confiée à Ignace de Wendel. En 1787 l'entreprise fusionne avec la cristallerie de la reine.

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