Les monuments aux morts, reflet de l'histoire locale et nationale:

étude d'un monument original à Paray-le-Monial

 

 

Les monuments aux morts marquent le souvenir des nombreux morts de la Première Guerre mondiale; ils sont construits à l'initiative des anciens combattants (dès 1917).Certains ont été construits avant la première Guerre mondiale (c'est le cas de celui de Paray-le-Monial), d'autres (comme à Carvin dans le Nord) après la Seconde Guerre mondiale. Toutes les communes (sauf une) ont un monument aux morts, ce qui en fait sans doute le monument le plus fréquent.

Leur situation dans l'espace communal n'est jamais innocente: mairie, école, église, cimetière, place publique.

Il y a différents types de monuments mais beaucoup se ressemblent avec les mêmes symboles: obélisques et formes géométriques proches du type pyramidal ou de la colonne, signes ornementaux: Croix de guerre (décoration créée en 1915), obus reliés par des chaînes, couronne de laurier ou de feuilles de chêne (symbole ancien de la victoire et, ou de la force), palmes (symbole chrétien: Jésus accueillit à Jérusalem et les palmes d'immortalité des Rameaux), coq ("gaulois"et chrétien).

D'autres reprennent des thèmes différents comme celui de Termignon en Savoie avec une femme en pleurs, celui d'Equeudreville dans la Manche avec une femme et deux orphelins ou comme celui de Paray-le-Monial.

 

A Paray-le Monial, c'est le Commandant Barraud, président de l'Amicale des anciens Combattants du Canton qui présente la demande de construction d'un monument "à la mémoire des enfants du canton, morts en 1870-71". Les autorités municipales donnent leur accord en juin 1897. Une souscription publique est lancée et la représentation choisie est celle d'un officier tenant un drapeau sur un socle de 2,5 à 3 mètres de hauteur. Ce monument dont l'inauguration était prévue en 1899, ne le sera que le 1 juillet 1900 lors d'une grande cérémonie.

Après la Première Guerre mondiale (en 1920), il sera décidé d'ériger un monument aux "Morts pour la Patrie". Le 1er prix du concours est décerné à une maquette (due à Monsieur P. Curillon) qui intègre l'ancien monument avec un "poilu de la Grande Guerre ramenant au glorieux vaincu de 1870, l'Alsace et la Lorraine libérée".

Le "nouveau" monument est déplacé pour un square pratiquement face à la basilique romane.

L'inauguration a eu lieu le 27 mai 1923 en présence (comme l'atteste des cartes postales) d'une foule nombreuses.

De part les symboles (couronne de laurier, palme, Croix de guerre...) et l'inscription:
"Paray le Monial à ses enfants dont le glorieux sacrifice sauva nos foyers de l'invasion  barbare et restaura l'unité de la Patrie  1914-1918"

le monument de Paray ne diffère pas de l'immense majorité des monuments français contrairement à de rares exemples comme à Gentoux-Pigerolles dans la Creuse où est gravé: "Maudite soit la guerre" ou à Gy-l'Evêque dans l'Yonne avec l'inscription: "Paix à la paix, Guerre à la guerre"

Postérieurement les noms des morts de la seconde Guerre mondiale, des guerres d'Indochine et d'Algérie ont été rajoutés ainsi qu'une plaque commémorant l'Appel du 18 juin
Le 11 novembre 1999, une cérémonie a marqué les 100 ans du monument avec discours, remise de la Légion d'honneur et musique.

Détails du monument

Nombre de morts: guerre de 1870-71 (canton): 61

Nombre de morts: guerre de 1914-18 (commune) 186 (sans prendre en compte les "morts par la suite")

Nombre de morts: guerre de 1939-45 (commune)54 dont 11 civils, 21 militaires et maquisards, 3 au STO et 29 déportés.

Nombre de morts: guerre d'Indochine : 2

Nombre de morts: guerre d'Algérie : 4

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