HIROSHIMA, première utilisation d'une bombe atomique le 6 août 1945.

2. Le bombardement.

La bombe mesure environ 3 m de long (d'où le nom de « Little Boy ») et père près de 4 tonnes : elle contient environ 50 kg d'uranium 235 ; seul 1 kg fit fission (soit l'équivalent de 15 000 tonnes d'explosif classique).

Le 6 août 1945, à 8h15 la bombe (larguée par le bombardier « Enola Gay ») explose à environ 580 mètres au-dessus du centre-ville.


Photo: US Army.

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=0n1rqHo4XyM


source : wikimedia.org

Environ 50% de l'énergie fut libérée sous forme d'onde, de choc (explosion), 35% sous forme de chaleur, 15% sous forme de radiations (les rayons gamma, neutrons…sont responsables des dommages physiques s'étendant sur plusieurs dizaines d'années).


En rouge : Entièrement détruit et brûlé
En rose : Entièrement détruit
En jaune : A moitié détruit et brûlé, dommages irréparables.

Photo : D. Doix au Hiroshima Peace Memorial Museum.


Des témoignages :

 

«  Soudain, comme la foudre, un éclair gigantesque envahit le ciel. Une boule géante fulgurante, rouge, blanche... Incandescence absolue... Je perds connaissance...  »

C'est par ces mots que le mangaka* Keiji Nakazawa raconte comment, alors qu'il est encore un enfant de six ans, la bombe lui tombe dessus à Hiroshima.

*Mangaka : auteur de bandes dessinées japonaises.

 

Sans qu'il y eût alerte aérienne, un avion ennemi apparut tout seul, très haut au-dessus de nos têtes. Ses ailes d'argent brillaient au soleil d'un éclat étincelant. Une femme cria : « Oh! regardez, un parachute! ». Je me tournai dans la direction qu'elle désignait, et juste à ce moment-là un éclair fulgurant occupa tout le ciel. Est-ce l'éclair qui vint le premier, ou le bruit de l'explosion, déchirant mes entrailles? Je ne me rappelle plus. J'avais été jetée par terre, aplatie sur le sol, et immédiatement le monde commença à s'écrouler autour de moi, sur ma tête, sur mes épaules. Je ne voyais plus rien. Il faisait complètement noir (…).

Je me frottai le nez et la bouche assez fort avec nom tenugui, une sorte de serviette japonaise que j'avais à la ceinture. A mon horreur je découvris que la peau de mon visage était restée dans la serviette. Ah ! celle de mes mains, celle de mes bras se détachait aussi! Depuis le coude jusqu'au bout des doigts, toute la peau de mon bras droit s'était décollée et pendait de façon grotesque. La peau de ma main gauche se défit aussi, les cinq doigts, comme un gant.

Je me retrouvais assise par terre, anéantie. Peu à peu je réalisai que toutes mes compagnes avaient disparu (…).

Tout n'était plus que débris, charpentes, poutres et tuiles de toits, sans plus aucun point de repère.

Récit d'une rescapée, Mme Futaba Kitayama, , âgée de 33 ans, touchée à 1700 m du point d'impact dans : R. Guillain, La guerre au Japon , Stock, 1979.