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Document 4 : Le décret du 17 février 1852
Tout journal traitant de matière politique ou d'économie sociale [ ... ] ne pourra être créé sans autorisation du gouvernement. [ ... ]
Tout propriétaire de journal doit verser au Trésor un cautionnement1 et acquitter sur chaque numéro un droit de timbre2 .
[ ... ]
Il est interdit aux journalistes de rendre compte des débats du Corps législatif. [ ... ]
Un journal peut être suspendu par une décision ministérielle, alors même qu'il n'a été l'objet d'aucune condamnation, mais après deux avertissements motivés. 

1 Ou caution, somme d'argent versée comme garantie

2 Taxe sous la forme d'un timbre fiscal

 

Document 5 : Circulaire de Persigny, ministre de l'Intérieur, aux préfets, le 11 février 1852
Dans les élections qui se préparent, le peuple français a un rôle important à jouer. Mais ici quel ne serait pas son embarras sans l'intervention du gouvernement! Comment huit millions d'électeurs pourraient-ils s'entendre pour distinguer, entre tant de candidats recommandables à tant de titres divers et sur tant de points à la fois, deux cent soixante et un députés animés du même esprit, dévoués aux mêmes intérêts et disposés également à compléter la victoire populaire du 20 décembre [date du plébiscite]. Il importe donc que le gouvernement éclaire à ce sujet les électeurs. Comme c'est évidemment la volonté du peuple d'achever ce qu'il a commencé, il faut que le peuple soit mis en mesure de discerner quels sont les amis et quels sont les ennemis du gouvernement qu'il vient de fonder.
En conséquence, Monsieur le Préfet, prenez des mesures pour faire connaître aux électeurs de chaque circonscription de votre département, par l'intermédiaire des divers agents de l'administration, par toutes les voies que vous jugerez convenables, selon l'esprit des localités, et, au besoin, par des proclamations affichées dans les communes, celui des candidats que le gouvernement de Louis?Napoléon juge le plus propre à l'aider dans son oeuvre réparatrice.