[Tsunami 2] [Expérimentations]

 

L'impact du tsunami à Banda Aceh

Pourquoi un SIG ? Quelles données disponibles ?
Un Système d'Information Géographique (SIG) est d'abord une base de données permettant de croiser données spatiales de toutes natures (naturelles, socio-économiques) et toutes origines (couches vectorielles, données Raster : cartes topographiques scannées, photographies aériennes, images satellitaires...). Il est d'abord utilisé par les acteurs des politiques d'aménagement du territoire comme outil d'aide à la décision, par exemple pour étudier l'impact du l'environnement de tel ou tel projet d'équipement collectif.

A première vue il semblera tout à fait indiqué pour étudier l'impact d'une catastrophe naturelle sur une population vivant dans un contexte géographique donné, en interaction avec son environnement naturel, l'ayant peu à peu modifié, par exemple par ses choix de développement économique. Ceci est vérifié d'ailleurs par l'initiative d'un collectif de scientifiques indonésiens qui, après la catastrophe, ont mis en place un site WEB qui fournit aux intervenants des ONG l'information géographique dont ils ont besoin.

L'impact médiatique de la catastrophe du 26 décembre 2004 a été à la mesure de son ampleur et du territoire concerné, le monde entier. Internet a été naturellement un outil privilégié de la mobilisation humanitaire, permettant d'acheminer et d'échanger l'information de manière instantanée. Dans cette mobilisation, qui a touché les Etats mais aussi les ONG et les grandes institutions internationales, les organismes qui fabriquent ou détiennnent l'information géographique n'ont pas été en reste. Cette information, souvent difficile d'accès (par son coût d'abord), a été mise à disposition des intervenants humanitaires, mais elle est devenue par ce fait même accessible à tous.

C'est pourquoi il est possible de construire une séquence SIG opérationnelle à partir des informations accessibles sur Internet. En voici un recensement qui ne prétend pas à l'exhaustivité. Il est à noter que beaucoup d'entre elles ne sont pas d'origine indonésienne, mais provient soit des institutions internationales (UNOSAT, FAO), soit d'institutions et d'entreprises des grandes puissances, en premier lieu des Etats-Unis (NOAA, USGS, Center for Global Change, ESRI, Digitalglobe) mais aussi japonaises, russes, françaises (BRGM, Spotimage, SERTIT, Eurimage). Le site australien Asian Studies abrite une riche collection de liens.

Une mention spéciale au site de la FAO : l'équivalent de deux cédéroms à télécharger, essentiellement une compilation de spatio-cartes et images annotées sous forme de fichiers PDF.

  • Couches vecteur
Les données de la Digital Chart of the World sont bien entendu disponibles mais fournissent une information relativement pauvre, à l'échelle de l'ensemble de l'Indonésie.

http://ortelius.maproom.psu.edu/dcw/

On leur préférera les données disponibles sur le GIS-Forum indonésien, notamment pour les couches administratives (qui vont jusqu'au niveau 4, celui des villages)

http://inisiatif.rsgisforum.net/bd_vektor.html

Le même site donne accès à aux couches hydrographiques (bassins et réseaux de Sumatra). Il existe aussi une couche de type "Landcover" mais les informations sur le système de coordonnées sont fausses et nous n'avons pu l'utiliser.

Mentionnons pour terminer une couche vectorielle sur la zone inondée par le Tsunami, obtenue par calcul à partir de données satellitaires (Radarsat) ; elle est téléchargeable sur le site de l'USGS, avec d'autres couches au format Arcview.

 
  • Couches Raster
Elles sont beaucoup plus riches, et permettent l'étude d'un événement et de ses conséquences spatiales immédiates.
  • Cartes topographiques

La FAO a mis en ligne une quantité considérable d'informations, la plupart compilées à partir d'une foule de sites Internet. Elle offre, en particulier, le téléchargement de cartes indonésiennes au 250000 et au 50000 pour la province d'Aceh. Mais ces cartes sont anciennes (années 80).(Format Jpeg).

  • Modèle numérique de terrain (MNT)

Le GISForum a mis en ligne des données permettant de construire un "modèle numérique de terrain" au pas de 90 mètres, ce qui permet de construire une image raster de résolution acceptable à l'échelle régionale. A utiliser avec un logiciel spécialisé comme Microdem (téléchargeable gratuitement sur le de l'académie navale américaine à cette adresse).

  • Images satellitaires

C'est la GRANDE source d'information. Les satellites ont pris des images de la zone avant, pendant et après le tsunami, et à différentes échelles. On en trouve une quantité considérable sur le WEB, avant tout sous la forme d'extraits au format JPEG. Mais la difficulté est de trouver des images "natives", avec leur information géographique pour pouvoir les caler dans le SIG.

Deux sites offrent des images complètes en téléchargement, celui de l'USGS et le GIS-Forum indonésien (qui renvoie d'ailleurs souvent sur le précédent). Il est difficile de faire son choix, et la taille des images est considérable. Le site de l'université de Singapour, qui a acheté beaucoup des images qui nous intéressent, possède une page très intéressante sur le tsunami. On n'y trouve que des extraits significatifs, mais il sont datés et géoréférencé, on peut donc les caler dans le SIG au moyen d'un "fichier word".

Pour notre part nous avons retenu deux images Landsat 7 (28,5 mètres de résolution), une image Spot 2 (20 mètres) et plusieurs images Ikonos (images multispectrales d'une résolution de 2 mètres : rééchantillonage ?). Cela permet une approche à différentes échelles, et les images Ikonos ("pré" et "post" Tsunami), croisées avec les cartes topographiques, offrent beaucoup d'informations.

 
  • Données statistiques

L'Indonésie possède bien entendu un service statistique, dont le site WEB est mentionné dans la page de liens du site de l'INSEE.

L'information accessible en ligne n'est pas très riche mais un lien sur la page d'accueil permet d'accéder à des informations complémentaires concernant la zone touchée par le Tsunami. On y trouve en particulier des données sur la population, à l'échelle des villages, que l'on peut croiser avec la couche vectorielle correspondante. Il est difficile d'exploiter les informations du site, en indonésien naturellement (!), même avec le secours d'un dictionnaire indonésien-anglais en ligne..

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