search

Accueil > S’informer > Mises au point scientifiques > Mises au point scientifiques Histoire > Comptes rendus des conférences des RVH 2021.

Comptes rendus des conférences des RVH 2021.

jeudi 11 novembre 2021, par Angélique MARIE webmestre, C. Guerin

Caroline Guerin propose des comptes rendus de conférences présentées lors des Rendez-vous de l’histoire d’octobre 2021.

Les Résistantes, regards croisés.

Carte Blanche proposée par la DMPA

A l’heure où l’écriture inclusive suscite des débats, il est intéressant de revenir sur le cas des résistantes. La Résistance a-t-elle un genre ? Ces deux livres, Résistantes 1940-1944, de Dominique Missika et Tombés du ciel. Le sort des pilotes abattus en Europe, 1939-1945, de Claire Andrieu, abordent la question sous deux angles différents : une galerie de portraits de femmes, étayée par un remarquable corpus d’archives photographiques, et une étude de terrain où les actes de résistance in situ accomplis pour venir en aide aux Alliés tombés montrent le rôle décisif des femmes. Approche muséale et journal de marche se complètent pour mettre en perspective la Résistance féminine.

Intervenants :


Le travail et ses mutations en France de 1974 à 1988 au prisme de la jeunesse, un tournant social et culturel vu par les médias audiovisuels.

Dans quelle mesure, à travers l’évolution de la société française de 1974 à 1988, les médias audiovisuels reflètent-ils les mutations d’une jeunesse plurielle dans ses relations au travail ? Nous nous pencherons successivement sur les nouveaux emplois et leur précarité, la scolarisation prolongée et les nouvelles qualifications, l’arrivée massive des jeunes femmes sur le marché du travail, les aspirations culturelles nouvelles d’une génération plurielle, inégalitaire, désabusée face au travail et la place des jeunes issus de l’immigration dans cette société et ce marché du travail en mutation.

Lors de cet atelier, les intervenants ont proposé une séquence de travail pour les Terminales et /ou la Spé à partir d’extraits vidéo issus de l’INA-LUMNI. Leurs objectifs sont multiples et s’intéressent plus particulièrement à favoriser l’esprit critique et à travailler sur des sources directes. Il s’agit de déconstruire un reportage TV et d’en construire un. Le vocabulaire cinématographique permet aux élèves de développer l’analyse de la vidéo et la compréhension de l’image et des intentions.
Voici le lien de l’atelier disponible sur le site des Rendez-vous de l’histoire : ATELIER
Diaporama présenté lors de l’atelier avec l’aimable autorisation de Jean-Pierre Roux :

Pour retrouver les liens vers les ressources en ligne (vidéo/ podcast) :
- Diapo 1.
- Diapo 6.
- Diapo 11.
- Diapo 14 et suivantes :
Pacte pour l’emploi des jeunes
Politique des emplois jeunes
Les femmes au travail au début des années 1980
Le quartier des Minguettes à Vénissieux 1981
1981 : La vie aux Canibouts à Nanterre
La « planète punk », une contre-société
- Diapo 31.


Comment enseigner la Guerre d’Algérie aujourd’hui ?

Proposée par l’ONACVG.

Cette table ronde a pour ambition de présenter les outils pédagogiques de l’ONACVG et de montrer en quoi ces derniers peuvent permettre de répondre aux attentes des enseignants pour traiter de la guerre d’Algérie, et plus globalement de la colonisation, en classe. Seront abordés la place de la guerre d’Algérie dans les programmes scolaires et des exemples d’expériences pédagogiques menées dans l’académie d’Aix-Marseille. Dans le contexte de la remise et de l’application des préconisations du rapport Benjamin Stora, elle apportera des clefs de compréhension pour aborder les thèmes liés à la guerre d’Algérie en cette fin d’année 2021 et tout au long de l’année 2022 : le cycle commémoratif officiel ou associatif dédié à la guerre d’Algérie (25 septembre, 17 octobre, 5 décembre, 19 mars, 26 mars, 5 juillet), les accords d’Evian, l’arrivée des rapatriés et harkis, le contexte de l’accession à l’indépendance….

Lors de cet atelier, Mr Lecoq présente le sujet en rappelant les principaux évènements permettant d’illustrer la crise algérienne. Il renvoie à sa conférence en ligne et disponible sur le site de l’académie de Clermont Ferrand : conférence T Lecoq.
Le second temps de l’atelier est consacré à des projets pédagogiques mis en œuvre dans l’académie d’Aix-Marseille. Les deux inspectrices présentes rappellent que la thématique est particulièrement sensible dans cette académie. C’est pourquoi des formations et des projets sont mis en place : Mnémosyté.

Le premier projet présenté est celui proposé par une professeure documentaliste, Catherine Borot. Elle a réalisé avec des élèves de 3ème la création d’un document sonore où les élèves lisent des témoignages évoquant l’Algérie.
Le deuxième projet que Catherine Borot proposé s’intitule « Question d’exil » où les témoins devaient associer un objet symbolisant l’exil et une phrase symbolique associée à l’objet.
Voici le lien de ce travail :Question d’exil.

Le troisième temps de l’atelier est conduit par l’historien Abderahmen Moumen qui nous présente l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG). Il revient sur les mémoires plurielles de la guerre d’Algérie dans l’espace public. Il présente différents outils pédagogiques à destination des collèges et des lycées.
- Le premier est une exposition intitulée « La guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagés », composés de 23 panneaux, disponible sur demande auprès du service départemental de l’ONAC-VG.
- Le deuxième outil est une clé USB comportant 60 heures d’enregistrements variés et des outils pédagogiques. Vous pouvez la demander au service départemental de l’ONAC-VG.
- Le troisième outil est le site de l’ONAC-VG où vous pouvez trouver des capsules vidéo, des séquences pédagogiques, une chaîne You tube.


La déshumanisation par le travail en situation concentrationnaire et ses représentations.

Proposée par la Revue L’école de Clio et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Au cours de l’histoire, le travail a été à la fois vecteur de réussite et d’intégration, mais aussi d’exploitation, d’asservissement, de déshumanisation. Dans le contexte mortifère des camps nazis, le travail forcé a été un outil de répression et d’anéantissement. Beaucoup n’y ont pas survécu, mais d’autres sont parvenus à nous en transmettre des traces par des témoignages ou des œuvres d’art comme celles de Léon Delarbre. Le travail dans l’univers concentrationnaire et l’usage industriel du travail forcé seront évoqués en pensant aussi à leur enseignement et à leur place dans nos mémoires.
MODERATEUR

Après un rappel historique du travail forcé dans le système nazi où Mr Lescure distingue trois périodes : 1933, l’année des origines ; Période de l’ordre SS jusqu’à l’automne 1943 ; L’automne 1943, premiers revers militaires (Stalingrad), l’historien Philippe Mezzasalma intervient sur le travail des femmes déportées en Allemagne depuis la France. Cela représente 9000 femmes. Elles ne sont pas toutes françaises (espagnoles, italiennes, polonaises...). Elles sont pour la plupart dans la force de l’âge (30 à 45 ans). Mères de famille, elles sont engagées face à l’occupant nazi, résistantes et membres de réseaux. Elles sont donc considérées comme des ennemies du Reich.

Ravensbrück est un camp de femmes occupé par des polonaises dans un premier temps. Puis en 1944, nombreuses françaises vont être enfermées dans ce camp. Elles effectueront des travaux primitifs, sans utilité avec le seul objectif de les briser. Elles peuvent également effectuer des travaux productifs comme nettoyer les vêtements des soldats pour les réinjecter dans l’armée. A partir de 1944, les femmes vont travailler dans l’industrie allemande.
Certaines refuseront de se soumettre mais elles sont rares car la mort est assurée. Des tactiques de ralentissement de la production peuvent avoir été mentionnées ou bien encore de sabotages.

Pour conclure, Mr Mezzasalma mentionne deux associations qui font vivre les mémoires des déportées : Les amis de Ravensbrück et l’ADIR (association des anciennes déportées et internées de la Résistance).

Vincent Briand, directeur du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, présente Léon Delarbre, ancien déporté, revenu des camps et dessinateur. Le musée possède des dessins de Léon Delarbre réalisés pendant sa détention. Les dessins nous offrent une fenêtre sur le système concentrationnaire dans l’œil du déporté. Ainsi sont évoqués les corvées, l’appel et le départ des Kommandos au travail, l’exploitation des hommes. Léon Delarbre a été aidé par les détenus pour réaliser ses dessins dans le camp. Il avait une fonction de témoin pour ses camarades.

Cécile Vast, apporte une dimension documentaire à ces dessins. Elle croise deux auteurs : Léon Delarbre et Jeannette L’herminier (résistante déportée). Ces dessins montrent des portraits qui redonnent dignité et humanité aux personnes. Il y a ce qui est visible et ce qui est invisible.

Pour retrouver ces dessins et ces portraits :
- Les robes grises. Dessins et manuscrits clandestins de Jeannette L’Herminier et Germaine Tillion réalisés au camp de Ravensbrück.
- Memoire vive. Art concentrationnaire, collection Delarbre.

Ces dessins sont des écrits de l’extrême. Ils permettent de conserver la trace des disparus.


Autrice : Caroline Guérin.
Mise en page : Angélique Marie.