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Faire construire des exposés oraux en classe virtuelle

jeudi 14 mai 2020, par Jean-François Boyer, Yolaine Bohy

Yolaine Bohy propose un travail sur le thème 2 : XVe s.-XVIe s. : un nouveau rapport au monde, un temps de mutation. Elle demande aux lèves de construire des exposs oraux lors des classes virtuelles.

Yolaine :

Je vous propose de partager une séquence complète que j’expérimente pour la 2e année, et que j’ai adapté à cette période de classe virtuelle et travail en autonomie.
Les élèves peuvent s’appuyer sur leur manuel de 2nde (Nathan, dir° S. Cote, 2019).
C’est un cours uniquement sous forme de mini-exposés, qui traite les deux chapitres du
Thème 2 : XVe s.-XVIe s. : un nouveau rapport au monde, un temps de mutation.
L’objectif est d’apprendre ou d’approfondir avec les élèves les compétences suivantes :
faire une recherche approfondie sur un sujet : construire une bibliographie et une sitographie, sélectionner des sites et des informations pertinentes ;
Synthétiser les recherches et les rendre compréhensibles par tous (termes définis, reformulés) ;
Construire un dossier avec une page de garde, un sommaire, une intro et une conclusion, des parties et des sous-parties (+ synthèse) ;
Réaliser un diaporama abouti avec un travail sur les sources ;
Présenter à l’oral son exposé. Soit les autres élèves prennent des notes, soit un seul fait une synthèse reprise et distribuée aux autres.
Il est tout-à-fait possible que les élèves ne réalisent pas le dossier par exemple. J’ai fait ce choix faire pour travailler des compétences informatiques et préparer ceux qui choisissent les filières technologiques notamment. Ils revoient comment présenter et rédiger correctement, synthétiser et pour certains travailler en groupe (pas d’obligation pour ma part).
L’intérêt pour les élèves est de construire une petite partie du cours. Seul leur exposé sera le cours, et ils sont ainsi responsables de leur choix et de la qualité de ce qu’ils transmettront aux autres. Par ailleurs, ils seront ainsi préparés aux exigences de recherches et d’oral attendues en classe de 1e particulièrement en spécialité (HG géopolitique Sciences pol par exemple).
Enfin, nous rediscutons à la fin de l’oral sur la question des sources, la sélection des informations et les erreurs récurrentes à éviter (droit d’auteur, sources à respecter, sites conseillés, gestion des formats, etc.)

Durant ce confinement, j’ai choisi de leur faire passer l’oral en classe virtuelle, et cela se déroule bien, malgré les difficulté de connexion de la Nièvre ! Les élèves les plus timides sont particulièrement à l’aise. Je leur ai déposé dans l’ENT des méthodes (ci-jointes) pour les aider et j’ai accompagné les élèves par fil de discussion durant les 6 semaines de recherches.
Cette séquence est tout-à-fait adaptable en collège, je l’ai expérimenté en 4e sur le thème de la Révolution industrielle (panneau original à réaliser au lieu d’un diaporama).

J-François :

En lisant le travail de Yolaine, trois points me viennent à l’esprit :
Tout d’abord, en didactique proposer une tâche n’est pas forcément un problème. Il peut s’agir d’une « succession définie d’actions définies » (Brousseau). C’est, il me semble plus facilement maîtrisable et à faire réaliser en distanciel qu’une tâche dite complexe. Celle-ci incarne le problème (situation problème ou situation de réinvestissement en suivant F-M Gérard) réclamant une intense activité cognitive pour résoudre la tâche. On rejoint pleinement l’idée de compétence dans le sens d’un savoir agir où il faut penser à plusieurs actions pour la résoudre (Develey).
Par ailleurs, une des finalités possibles est de convenir d’une maîtrise à un certain degré (donc par rapport à une norme) dans le cadre de l’évaluation (qui rappelons le n’est pas forcément chiffré). C’est d’ailleurs ce qui est demandé en cette période sanitaire dangereuse.
Enfin, la tâche ne se suffit pas pour enseigner et apprendre, d’autant dans un cadre de travail à distance : il est nécessaire de convenir et d’accepter la nécessité de médiation, de régulation, d’aides pour le sens…Aussi, se pose la question du degré d’intervention : guidage, médiation…accompagnement ! Cette interrogation doit être vive dans le cadre de la continuité pédagogique en distancielle.
Pour parler simplement, il ne suffit pas de donner une tâche pour que l’élève la maîtrise, d’autant que son activité devient invisible pour l’enseignant en distanciel. Celui-ci ne reçoit plus que le document le plus souvent écrit.
La proposition de Yolaine interroge sur toutes ces questions en mettant en valeur l’idée d’un travail oral à travers un exposé à présenter en classe virtuelle. C’est un bon moyen de donner un rôle accru à la relation enseignant(e) - élève.