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La bataille d’Austerlitz (2. 12.1805), les guerres napoléoniennes, géopolitique en Europe (1805-1815) et peinture romantique.

samedi 21 janvier 2012, par Jean-François Boyer

Cet article propose de partir d’un événement, la bataille d’Austerlitz. Il ne s’agit pas à proprement parler de faire une micro-histoire mais plutôt d’intégrer cet événement dans un contexte plus vaste - européen - tout en proposant l’étude de quelques idées que l’on retrouve dans les thèmes 2 et 3 du programme de 4e : "les fondations d’une France nouvelle pendant la Révolution" et "l’Empire, la France et l’Europe en 1815".

Problématique : En quoi la bataille d’Austerlitz a-t-elle influencé l’espace européen et les hommes ? 

Démarche : 

Séance 1 : A partir de documents dont une vidéo, les élèves construisent un croquis qui explique le déroulement de la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre. La conclusion porte sur le génie militaire de Napoléon.

Séance 2 : A partir de l’étude de deux tableaux et du site L’histoire par l’image (http://www.histoire-image.org/), les élèves travaillent sur le sort des soldats pendant la bataille. La conclusion porte sur les pertes militaires, la peinture d’histoire et le courant artistique "le romantisme " et l’usage de l’art par Napoléon (propagande).

Séance 3 : A partir de documents dont une vidéo, les élèves doivent construire une carte de l’Europe montrant les protagonistes et les changements politiques et sociaux au niveau de l’Europe. La conclusion porte sur l’installation de la famille et des proches de Napoléon en Europe, les royaumes qui s’opposent et la diffusion des idées de la Révolution et du code civil en Europe.

Séance 4 : A partir de documents les élèves brossent un tableau de l’Europe de 1815 : le sentiment national et les royaumes conservateurs. La séance se termine par une étude du tableau de Goya "Tres de mayo".

Compétences/socle commun : 

J’ai souligné la capacité principale de chaque séance. Ensuite d’autres capacités et donc des compétences se greffent (voir le vade-mecum des capacités histoire géographie éducation civique) : 

http://eduscol.education.fr/<SPAN class=scayt-misspell data-scayt_word="pid25742-cid58268" data-scaytid="23">pid25742-cid58268</SPAN>/vade-mecum-des-capacites-en-histoire-geographie-education-civique.html)

Séance 1 : Capacités :construire un croquis ; situer et localiser (plan)

Séance 2 : Capacités : décrire et expliquer un tableau ; (lire et pratiquer différents langages : tableau ; décrire, rendre compte du sens ;)

Séance 3 : construire un croquis ; Lire et pratiquer différents langages (carte)

Séance 4 : lire et pratiquer différents langages (prélever des informations, classer..) ; expliquer l’année 1815

Tice :

Salle informatique : site histoire par l’image ; salle normale : vidéo projecteur (extrait vidéo Austerlitz la victoire en marchant de J-F Delassus

Bibliographie : 

J.Tulard, Napoléon, les grands moments d’un destin, Fayard, 2006.

Geohistoire, octobre-décembre 2007, "Napoléon à la conquête du monde".(entre autre un article d’Antoine Bourguilleau, "Une armée à très grande vitesse")

Point de vue Hors Série, "La révolution et l’Empire racontés par les peintres", juillet 2010 ( Le numéro présente une analyse du tableau de François Gérard, Bataille d’Austerlitz 1810).

Pour la sitographie, je renvoie au sources indiquées dans le fichier pdf joint.

DVD : Austerlitz la victoire en marchant de J-FDelassus, édition Montparnasse 2007 (voir ce site pour des précisions : http://napoleon1er.perso.neuf.fr/Austerlitz-J-F-Delassus.html).

Merci à B.Hojlo qui a eu la gentillesse d’apporter quelques remarques judicieuses pour les séances 1 et 2.

Notes pour la séance 2 et les deux tableaux : 

Peinture d’histoire : peinture qui montre des événements de l’histoire, de la religion ou de l’antiquité (mythologie), souvent de très grande dimension.

Napoléon, par ses commandes, présente une histoire officielle qui n’est pas forcément une réalité des faits : elle doit mettre en valeur son histoire ! On peut parler de" propagande".

Sur le tableau de Gérard, on peut imaginer que Napoléon devait avoir froid avec sa redingote de colonel de chasseur à cheval ! Le soleil perce le brouillard du matin (le soleil d’Austerlitz) mais le général Rapp présente les drapeaux à la fin de la bataille après avoir chargé les Russes. Les lacs gelés sont représentés au fond à droite alors qu’ils sont à 10km de Pratzen…

Gros et Gérard sont deux élèves de David. Ils peignent des œuvres montrant l’épopée Napoléonienne. La vision est souvent dramatique, scènes de blessés et d’agonisants à Eylau ou à Austerlitz.

La peinture romantique : elle apparaît à la fin du XVIIIe siècle et connaît son apogée au début du XIXe siècle. Elle touche aussi la sculpture et la littérature (Hugo, Nerval, Chateaubriand…). Ce mouvement correspond à une forme de sensibilité qui glorifie l’individu, la « libre manifestation de ses impressions »selon Delacroix. Gérard mais surtout Gros manifestent une vision dramatique de la guerre avec la présence des cadavres, accentuée par la dimension historique de la scène (peinture d’histoire) et par la dimension très grande des tableaux.

La peinture est épaisse, large, éclatante, l’atmosphère peu ordonnée et rarement lumineuse. (Voir les tableaux de Turner par exemple en Angleterre).

Le romantique s’occupe de peindre le réel : les vêtements de l’époque (et non un drapé à la romaine). Les peintres ont le même souci de vérité et de toucher la sensibilité en représentant les morts, les malades, les corps déchiquetés…(Géricault pour son tableau le Radeau de la Méduse emprunte des corps à la morgue).

Les deux grands peintres français de ce courant sont Delacroix et Géricault.

Bilan : 

Il ne faut pas oublier de préciser que le diaporama utilisé dans la séance 3 est dans son ensemble très dithyrambique sur Napoléon. Toutefois seul les premiers instants présentant les protagonistes m’intéresse ( prise de note et écoute).C’est pourtant l’occasion d’évoquer aussi l’image d’un empereur autoritaire exprimé à travers la police de Fouché et la censure...

La séance 3 et 4 il faut insister sur l’opposition entre le droit des peuples à disposer d’eux-même et la mainmise de Napoléon sur les peuples. 

La séance 1 montre le génie militaire de Napoléon mais la séance 2 montre aussi la douleur de la guerre.

Enfin la séance 2 et le traitement de Très de Mayo en salle informatique permet de travailler l’histoire des arts mais aussi par l’usage de la salle informatique d’apporter une aide plus importante à certains élèves ( pédagogie différenciée...). 

Enfin la difficulté pour les élèves réside dans la création du croquis ( pour la bataille et la carte Européenne de 1806). Il faut "oser"utiliser le langage cartographique et surtout tracer sans avoir peur de se tromper. (Une question de pratique pour y arriver !)