La différenciation en histoire géographie
mardi 17 mai 2016, par , , , , ,
Documents prsents en formation : des thories aux pratiques de classe en histoire et gographie, pourquoi et comment diffrencier ?
La différenciation
« La lutte contre les difficultés scolaires passe par la classe »
S.Boimare
Pour entrer dans la différenciation il faut accepter des pratiques qui favorisent les buts de maîtrises.
Amélioration des compétences ou de compréhension | Tests d’habileté dans un contexte de compétition ou de comparaison interpersonnelle Dans des situations publiques à haute visibilité sociale |
Avec une tâche qui offre un défi modéré (Zone proximale) Pas de stress physique ou psychologique Pas d’incitants extérieurs (récompenses, punitions, points…) favorise des buts de maîtrise et la motivation intrinsèques |
Favorisent des buts de performance et des stratégies d’évitement Tâche avec des points situant les uns par rapport aux autres = les élèves qui font moins d’efforts sont plus nombreux. |
Des pratiques qui favorisent des buts de maîtrise :
- Activités d’apprentissages qui rencontrent les centres d’intérêts des élèves
- Le degré d’autonomie accordé aux élèves dans le choix des tâches ou le rythme de travail
- L’attention portée à l’effort et aux progrès personnels
- La reconnaissance de l’erreur, « normal » dans l’apprentissage
Ces pratiques développent des compétences de tous les élèves quel que soit leur niveau par rapport aux autres.
Le professeur vise l’équité : il favorise la coopération, l’élève se sent mieux à l’école et on note une diminution de l’évitement...
Des pratiques qui favorisent des buts de performance :
- L’accent sur la comparaison entre les élèves
- La reconnaissance du résultat ou du produit plutôt que du processus d’apprentissage
- La valorisation des élèves les plus performants
Ces pratiques développent la compétition, la sélection, la promotion.
Le professeur vise plutôt l’élitisme : il favorise aussi un sentiment d’injustice, des situations de tricherie, des notes scolaires faibles, une perte de confiance pour certains élèves.
Benoit Galand écrit que "« Le sentiment d’appartenance et les buts scolaires des élèves varient d’une classe à l’autre et ces variations entre classes sont pour une bonne part liées à des variations dans les structures de buts que reflètent les pratiques des enseignants ».
Pour entrer dans la différenciation, il faut accepter des pratiques qui favorisent les buts de maîtrises.
Ces quelques remarques préliminaires sont tirées d’un article de Benoit Galand, "Pratique d’enseignement et adaptation scolaire des élèves", dans l’ouvrage sous la direction de B.Galand et E. Bourgeois, (se) motiver à apprendre, PUF, 2014.
1-la différenciation.
La différenciation est une stratégie mise en place, pour faire face à l’hétérogénéité de la classe, en proposant pour des objectifs identiques à tous, des chemins d’apprentissages différents.
Théories et pratiques sur la différenciation, document réalisé par V.Bardol, formatrice académie de Dijon.
2-Deux familles de différenciation.
La différenciation successive | La différenciation simultanée |
Les élèves ont tous les mêmes activités mais elles sont diverses dans la succession des cours de la séquence. | Des situations d’apprentissage différentes (Pas les mêmes activités) |
Variation des questionnements, des outils, des supports au sein d’une activité complexe dans des situations collectives | Des situations d’apprentissage différentes (Pas les mêmes activités) |
Utilisation d’outils et de situations divers | Des activités différentes au choix de l’élève ou au choix de l’enseignant |
Ex : Tâches complexes Suppose : objectifs précis et besoins repérés, ajustement dans la séquence (évaluation formative) Remédiation |
Ex : travailler autrement (pas la même longueur, apporter une aide directe, atelier remédiation, 3 activités différentes …) D’où l’aide spécifique pour les élèves en difficulté Suppose : objectifs précis et des besoins repérés |
Les élèves font la même chose Favoriser l’entraide entre les élèves Des aides sont proposées |
Travail plus autonome En groupe spécifique (objectif-obstacle) |
Dans la différenciation l’enseignant est à côté des élèves mais aussi devant les élèves, pour le même objectif final : la maîtrise des connaissances et des compétences du programme.
Voir dans les documents joint ci-dessous des exemples de différenciation.
Voir ce document prezi sur la question de la prezi (réalisé par Caroline Guérin) :
Lien :
http://prezi.com/odge78osdsg-/?utm_campaign=share&utm_medium=copy&rc=ex0share
Sophie Picardat propose une différenciation simultanée sur le thème des femmes dans la société française
3-Le travail de groupe favorise aussi la différenciation.
Le travail en îlot n’empêche nullement le travail individuel. Par contre, le fait de rester en îlot rend normal le travail de groupe. La pérennité de la disposition de la salle aide au travail de groupe.
Groupes | Définitions | Avantages | Inconvénients | Conseils |
Groupe de niveau | Elèves homogènes ensemble pendant une situation projet | Des échanges également répartis Plus volontaire pour travailler (si présence de l’enseignant) |
Richesse des échanges plus aléatoire (sauf si l’enseignant est très présent) Dévalorisation |
La présence de l’enseignant doit être forte dans un groupe plus faible Construire des groupes de 6 élèves. |
Groupe hétérogène | Regroupement par affinité, niveau indifférencié (choix élèves ou professeur) | Richesse des échanges Meilleurs intégrations des élèves en difficultés (à écrit) mais meilleur à l’oral ; et des bons élèves à l’écrit mais en difficulté (timidité) à l’oral. |
Risque que les leaders (communications et connaissances) monopolisent l’action. | éviter une hétérogénéité trop forte |
Groupe de besoin | Remédiation/différenciation dans les activités | Viser les compétences et connaissances selon les besoins L’enseignant peut plus voir certains élèves |
L’enseignant doit voir les groupes alors que certains ont besoin de temps | Préparer des fiches de correction (autonomie) |
Groupe sous monitorat d’élève | Un élève est en charge d’un groupe | Dynamisme de l’élève et donc bonne organisation du groupe ; chacun à son rôle à jouer | Les participants doivent jouer le jeu ! Le responsable doit avoir du charisme |
Définir les groupes par l’enseignant |
L’enrichissement progressif | Travail individuel ; puis en groupe ; puis regroupement d’un élève de chaque groupe dans un nouveau groupe (tous dans un nouveau groupe) | Efficacité dans l’implication de tous ; Échange très riches | ||
Les élèves ont des rôles | Des élèves ont un rôle dans le groupe : l’un est le président ; un autre est le secrétaire ; un ou deux autres sont les rapporteurs | Dynamisme et responsabilisation | Le temps de l’organisation | Le charisme du leader est important Présence du professeur pour étayer certains leaders |
Autre type de groupe : le tutorat et le travail en binôme.
Y.Leblanc montre le lien intéressant entre la différenciation et la collaboration
Y.Leblanc propose une activité en groupe :
4-Les types d’évaluation
Évaluation sommative | Évaluation formative (formatrice°) |
-Contrôle des résultats
En fin d’apprentissage Vise surtout les contenus Induit notation, validation, parfois sanction et sélection Ne porte que sur les élèves =BILAN (tradition-examens – notations – public) Inclure les compétences et penser à une remédiation |
-Formation, dépassement d’obstacles
Tout au long de l’apprentissage Intègre aussi les compétences Tournée vers une pédagogie de la réussite Aussi miroir pour l’enseignant = DÉMARCHE D’APPRENTISSAGE (apprendre – progresser – erreurs =indicateurs –information du degré de maîtrise atteint – dialogue entre enseignant et apprenants (métacognition) ; adaptation – remédiation – différenciation |
- Évaluation formatrice (Scallon et Georgette Nunziati, 1977) :
l’élève est acteur des critères pour l’évaluation
Oriente l’action de l’élève. - Évaluation par contrat de confiance (Antibi, 2001)
L’idée est d’indiquer à l’élève un programme détaillé des points clefs du cours où il sera interrogé. Il s’agit d’une liste substantielle pour éviter le par cœur. Une séance de question réponse est mise en place avant l’évaluation.
J-C Jost propose des exercices de remédiation à la suite d’une évaluation :
5-Prendre en compte l’hétérogénéité dans les apprentissages
Dépendance/indépendance par rapport au contexte éducatif H.Witkin |
Mal à l’aise dans les situations de recherche/besoin d’être guidé Travail mieux dans un milieu favorable |
Veut une certaine liberté d’initiatives ; prend peu note ; Il en prend et il en laisse |
Réflexivité/impulsivité J.Kagan |
Hésite à prendre la parole Ne veut pas se tromper |
Prend la parole facilement Expliquer parle argumente Quelques fois se trompe |
Centration/balayage J.Brüner |
Travail sur un sujet à la fois A fond, au bout |
A l’aise avec de nombreuses activités |
Auditifs/visuels/kinesthésiques A.De la Garanderie |
Ecouter/chronologie, déroulement du discours | Voir/image mentale pour se souvenir |
Accentuation/égalisation D.Ausubel |
L’indifférence l’intéresse ; retient mieux ce qu’il ne connaît pas ; aime l’inconnu | Rassurer de retrouver ce qu’il connaît ; ne retient pas ce qui est nouveau |
Centre de contrôle internet/Centre de contrôle externe | Actif/acteur | Subir l’apprentissage |
Attention : ne pas enfermer les élèves dans un style !
6-L’inversion
L’inversion est une stratégie parmi d’autre pour favoriser la différenciation
LE PROFESSEUR SCÉNARISE
A LA MAISON Apprendre des savoirs Textes, vidéos… Intérêts : Respects des profils cognitifs (liberté des élèves voir plus haut le tableau) Vise l’équité (une meilleure base pour tous) Obstacles repérés par des questions (Google formulaire et Flubaroo) Concentration / attention / Répétition |
En classe Reprise Situations d’apprentissage (groupe – différenciation – projet ou tâche complexe ou situation-problème -évaluation formative – remédiation Intérêts : Implication retour d’information et répétition |
Un exemple de séquence Expliciter la séquence Réflexion sur un concept clef Connaissances Activités (EF – Diff) Synthèse de l’apprentissage Évaluation bilan Remédiation |
L’ELEVE/ACTIF
CONCLUSION :
"Tu me dis, j’oublie.
Tu m’enseignes, je me souviens.
Tu m’impliques, j’apprends."
Benjamin Franklin
Le texte de l’article est écrit par J-F Boyer d’après des lectures (B.Galand, Louis Legrand, Philippe Perrenoud, Philippe Meyrieu et Halina Przeslycki). Des mises en pratiques réalisées par des collègues formateurs ont été intégrées selon les différents chapitres de cet article.
J-F Boyer