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ANNA VAN DEN KERCHOVE, Histoire du christianisme, Documentation Photographique, n° 8069, mai-juin 2009. (suite et fin)

samedi 4 juillet 2009, par S.Ducreux

 

Cet opus de la Documentation Photographique vient achever une série sur les monothéismes comprenant une « Histoire de l’islam » (n° 8058) et une « Histoire du judaïsme » (n° 8065).

ASPECTS THEMATIQUES

 

I- Canons et apocryphes

 

· Le corpus chrétien est apparu dans les 1ers siècles et les différents textes ont été peu à peu classés. Lorsque cette liste a été close, l’Eglise parle de « canon » (« règle » en grec), c’est-à-dire « règle de foi » pour les chrétiens (Irénée au IIème siècle l’emploie dans ce sens).

 

· Au IVème siècle, le terme « canon » désigne une liste d’écrits, considérés comme inspirés par l’Esprit Saint, qui comprend :

- Les Ecrits juifs suivant la Septante (Bible en grec),

- Les 3 Evangiles dites « synoptiques » (Matthieu, Luc, Marc) car elles racontent à peu près les mêmes faits de la même façon,

- L’Evangile de Jean,

- Les Actes des Apôtres attribués à Luc,

- 14 épîtres attribuées à Paul,

- 7 épîtres « catholiques » (au sens d’universel),

- L’Apocalypse.

 

· La création d’un canon suppose la mise à l’écart d’autres textes : les apocryphes (en grec : « tenu secret ») qui témoignent des différentes conceptions qu’avaient les 1ers chrétiens de Jésus. Un grand nombre traite de l’enfance de Jésus : ainsi, le Protévangile de Jacques (apocryphe du IIème siècle) fut condamné e occident mais recopié abondamment en Orient. Il se termine par la naissance de Jésus, n’apporte pas vraiment de connaissances historiques mais permet de comprendre les débats entre chrétiens à l’époque où la question de la divinité de Jésus et la virginité de Marie sont en jeu.

 

II- Les langues de la Bible chrétienne

 

· En Occident, depuis la seconde moitié du premier millénaire (l’auteur prend ses précautions…), la Bible est en latin et aucune traduction en vernaculaire n’est permise.

 

· Les humanistes, avec leur souci de retrouver l’origine des textes, confrontent les textes-sources en hébreu et en grec. Pour les tenants de l’Eglise les plus durs, seul le latin était la langue de la Bible : l’Inquisition espagnole interdit ainsi l’hébreu.

 

· Malgré tout, l’humanisme passa progressivement outre : la Bible d’Alcala est la première Bible polyglotte imprimée entre 1514 et 1517, sous la direction d’un moine franciscain, Francisco Jimenez de Cisneros.

ð Cardinal, il fonde, vers Madrid, une université consacrée à l’étude des 3 langues bibliques anciennes : l’hébreu, le grec et le latin. Il fait travailler des érudits sur les manuscrits des 3 langues (mais il part de la Vulgate pour le latin afin de ne pas trop froisser les hautes autorités) : la base reste la version latine, les versions hébraïques et grecques n’apportent que des éclairages complémentaires. Sur chaque page, se trouve donc au centre, une colonne avec le texte latin de la Vulgate, celle de gauche le texte de la Septante, celle de droite, le texte hébreu de la Torah.

Dans le même temps, les réformateurs estiment que le Bible doit être accessible à tous : Martin Luther traduit le Nouveau Testament en allemand en 1523, la Bible chrétienne entière en 1534.

III- Les sacrements

 

· Possibilité d’étudier les 7 sacrements grâce au triptyque de Rogier Van der Weyden peint en 1440-1444 : Sept sacrements, actuellement dans la cathédrale Saint Gudule de Bruxelles.

· Détail des sacrements (sur la base de ce tableau)

- Derrière la Crucifixion, l’eucharistie (ou Cène) : célébrée par l’évêque qui est séparé du chœur par une clôture appelée jubé. Il élève l’hostie qu’il a consacré (du latin « rendre saint ») ce qui en fait le corps du Christ (doctrine de la transsubstantiation). Il fait de même avec le calice pour le sang.

 

- Côté gauche, du premier plan vers l’arrière plan, 3 autres sacrements, chacun administré par un prêtre :

 

* Le baptême (d’un dérivé grec signifiant « plonger », « tremper ». Les pratiques d’immersions rituelles étaient fréquentes au temps de Jésus, dans le judaïsme. Dans les 2 premiers siècles chrétiens, il est surtout administré aux adultes avant de se répandre chez les enfants avec l’affirmation politique et sociale du christianisme. Au XIIIème, le baptême des nouveaux-nés est généralisé car considéré comme indispensable pour accéder au paradis.

 

* La confirmation, ne peut être administrée que par l’évêque lors des 7 ans (âge de raison) du jeune chrétien : il renouvelle l’engagement que ses parents avaient pris pour lui (au passage, il y a un chien à côté : ce n’est qu’après le Concile de Trente que les animaux sont interdits dans les églises).

 

* La pénitence est publique en présence d’un prêtre. Le confessionnal n’apparaît qu’au XVIème siècle.

 

- Partie droite du triptyque, de l’arrière plan au premier plan :

 

* L’ordination : un clerc se voir conférer le sacerdoce c’est-à-dire la fonction de ministre de Dieu (ministre = serviteur)

 

* Le mariage est un sacrement apparu assez tardivement : à partir du Xème siècle, l’Eglise intervient de plus en plus souvent dans les célébrations d’union mais il faut attendre le concile de Lyon en 1274 pour qu’il devienne officiellement un sacrement.

 

* L’extrême-onction est administrée en cas de danger de mort et vise au pardon de tous les péchés.

ð Les « sacrements » (« serment » en latin), sont donc issus d’une longue histoire :

 

- Au tout début (IIème siècle), seuls deux étaient en vigueur : l’Eucharistie et le baptême. Les 7 sacrements ne sont officialisés qu’au concile de Lyon en 1274

 

- Pour les catholiques et les orthodoxes, c’est le même nombre (7) mais avec des différences comme pour le mariage dissoluble pour les orthodoxes. En revanche, les protestants ne reconnaissent que 2 sacrements (baptême et Cène).

 

IV- Ministres du culte protestants et orthodoxes :

 

Au niveau des Eglises protestantes, il n’y a pas de sacrement d’ordination : du fait du sacerdoce universel, il n’y a même pas de clercs. Ainsi, hommes et femmes peuvent être « pasteurs », terme qui apparaît dans les toutes 1ères communautés chrétiennes citées par Paul dans son Epître aux Ephésiens. Ils ont deux rôles principaux :

 - L’annonce de l’Evangile

 - Administrer les sacrements (Cène et baptême)

ð La robe noire qu’ils portent lors des sacrements vient de Calvin, car c’était la robe des docteurs de l’Université (aujourd’hui, elle est en usage sans être obligatoire). Chez les Luthériens, il existe cependant une hiérarchie : le pasteur est dirigé par le doyen et tous sont visités par l’inspecteur ecclésiastique. Mais les autres Eglises protestantes dans le monde ont chacune leurs règles.

 

* Dans le culte orthodoxe, les moines, contrairement aux prêtres, ont obligation de célibat avant leur ordination. Cette obligation est partagée par les évêques orthodoxes ce qui explique que la quasi-totalité des évêques orthodoxes soient choisis parmi les moines.

 

V- Monachisme :

 

· Le monachisme est une forme de renoncement au monde, soit en tant qu’ermite, soit en communauté (cénobitisme). Le terme « monachisme » vient du grec monachos, c’est-à-dire, « solitaire » et est apparu en Egypte au IIIème siècle. Aux tous débuts, chaque région a ses particularismes : la Syrie développe le modèle des « stylites » (du grec « colonne ») qui vivent leur ascèse en haut d’une colonne (ex : Siméon au Vème siècle).

 

· En Occident, le monachisme apparaît lors de la deuxième moitié du IVème siècle. L’ordre de Cîteaux fondé par Robert de Molesme à la fin du XIème siècle, veut revenir à la pauvreté des temps apostoliques pour mieux respecter la 1ère règle générale écrite par Benoît de Nursie au VIème siècle (et qu’il juge pervertie par les moines clunisiens). L’érémitisme devient à ce moment, un choix réservé seulement aux meilleurs, que la vie en communauté a déjà éprouvé.

 

· Les monastères cisterciens (environ 700 en Europe), sont généralement situés dans des lieux isolés. Le terme abbaye vient du latin abbatia formé à partir de l’araméen abba c’est-à-dire père. Il est utilisé à partir de la fin du XIème siècle pour désigner une communauté monastique gouvernée par un abbé (ou abbesse), juridiquement autonome. Un monastère n’est donc pas une abbaye, et le passage du 1er au second dépend d’un ordre à l’autre.

 

· Pour les cisterciens, rien ne doit détourner les moines de la méditation : tout est dépouillé pour que la principale fonction des moines soit réalisée : la prière continuelle pur le rachat des péchés des fidèles morts et vivants.

ð Pour ne pas manquer l’office nocturne appelé vigile ou mâtine, les moines cisterciens dormaient tout habillés sur une paillasse.

ð Le seul lieu où la parole est autorisée reste la salle capitulaire ; le seul lieu chauffé est le chauffoir où se trouve le scriptorium.

 

VI- Martyrs :

 

· Le terme « martyr » (sans « e » final, c’est la personne) vient du grec signifiant « témoin » : il prend un sens religieux dans les Actes des Apôtres et se lie à l’idée de victime dans l’Apocalypse de Jean. Cependant, ce terme ne désigne pas toutes les personnes tuées à cause de leur foi.

 

· Le martyre (« avec le « e » final, c’est l’acte en lui même) joue un rôle majeur dans le christianisme des 1ers siècles comme moteur des conversions.

 

· Premiers saints de l’Eglise, les martyrs font rapidement objets de culte et sont placés dans le calendrier liturgique. Mais l’attitude d’acceptation de la mort (voir même sa recherche) est à la limite de la mort volontaire qui elle, est condamnée par l’Eglise...

 

· L’Eglise a reconnu des martyrs à toutes les époques : ainsi, au Japon au XVIIème siècle où des persécutés ont été béatifiés récemment par Benoît XVI.

 

VII- Reliques et pèlerins :

 

· En latin, reliquiae désigne les restes : pour l’Eglise, ce sont les vestiges matériels (ossements ou objets) qu’aurait laissé un personnage considéré comme un saint. Les reliques jouent toujours actuellement un rôle majeur dans la piété catholique et orthodoxe.

 

· Dès l’origine, les échanges, les transferts de reliques sont fréquents et bien souvent les vols de reliques sont légitimés par le recours au miracle.

 

· Pourtant, très tôt des critiques se sont développées, reprises ensuite par les réformés : Jean Calvin consacre un traité aux reliques en 1543 alors qu’il veut consolider la communauté de Genève. Il condamne comme Luther le trafic et le culte des reliques et en dresse un panorama humoristique : ainsi, une fois rassemblées, les parties de la « Vraie Croix » pourraient remplir tout en bateau. Le Concile de Trente en 1547 réaffirme le culte des reliques.

 

VIII- Christ et croix :

 

· A la base, la croix est l’instrument de la mort de Jésus, avant de devenir le symbole de cette nouvelle croyance. Elle est le signe de reconnaissance des chrétiens depuis le IVème siècle et signale les lieux de culte avec des différences selon les confessions. Le crucifix est la croix avec Jésus crucifié, et l’image du Christ en croix apparaît au Vème siècle.

· Autre symbole fort du christianisme et plus ancien, le chrisme. C’est le monogramme du nom du Christ, composé des deux premières lettres du mot grec christos : le X et (khi) et P (rhô). La tradition le fait placer par Constantin sur son étendard avant la bataille du Pont Milvius en 312. Il est souvent accompagné de l’alpha et de l’oméga, première et dernière lettres de l’alphabet grec en référence à une citation de l’Apocalypse de Jean

 

IX- La figure de Marie :

 

· La figure de Marie est l’une des plus représentée dans l’art chrétien : la tradition fait réaliser son 1er portait par Luc l’évangéliste.

 

· En Occident, c’est vers l’an mille que sa figure prend une grande place. Le patronage de la Vierge est recherché par les confréries et les monastères. C’est une Vierge en majesté, assise droite avec l’enfant Jésus sur les genoux.

 

ð Les pèlerinages se développent au XIIème siècle envers « Notre-Dame » et la croyance en son assomption (issue d’évangiles apocryphes !) se fixe bien qu’elle ne soit dogmatique qu’en 1950.

 

· Au XIIIème siècle la dévotion mariale continue son développement et est considérée comme un guide pour devenir un « bon chrétien » : les franciscains et les dominicains revendiquent son patronage.

 

· Les réformés rejettent tout ou en partie la figure mariale. Pour Luther, c’est la « Mère de Dieu » donc inférieure au Christ. Pour Calvin, elle n’est que la « mère du fils de Dieu »

 

· En Orient, les icônes doivent répondre à des canons très stricts : il existe donc 4 types de représentation de la Vierge avec une multitude de sous-types.

 

X- Le christianisme et les images

 

· A ses débuts, ce n’est pas une religion d’images pour plusieurs raisons :

  - Liens étroits avec le judaïsme

 - Rejet des cultes gréco-romains fortement utilisateurs d’images

 

· Après 250, des images chrétiennes sont attestées avec l’affirmation politique du christianisme. Mais cette acceptation a été difficile avec des crises comme celle de l’iconoclasme (VIIIème siècle) en Orient qui signifie littéralement « destruction des images ».

 

· Le concile de Nicée II en 787 met fin à la querelle et redéfini le rôle des images religieuses. Elles sont censées aider les croyants à monter spirituellement vers le modèle : ce sont des objets de vénération mais pas d’adoration (réservé à Dieu)

 

· L’autre crise majeure date des réformes protestantes qui reprennent l’Ancien Testament (« Tu ne te feras pas d’idoles ni aucune image... » Exode, 20.4) ; Des épisodes de destruction d’images religieuses dans les églises catholiques sont nombreux. Cependant, Luther donne à ces images, une vertu pédagogique alors que Calvin et Zwingli condamne fermement la représentation de tout ce que l’oeil ne peut voir.

ð Le Concile de Trente (1545-1563) réaffirme leur statut au sein de la liturgie.

 

XI- Le statut des femmes :

 

· Les écrits de Paul ont longtemps pesé sur le statut des femmes : l’homme est supérieur car 1er créé tandis que la femme est responsable du rejet d’Eden. Cela sous-entend :

 

 - Soumission de la femme à son mari

 - Chasteté de la femme qui ne se consacre qu’à son mari

 - Fidélité et pudeur : la femme doit se voiler la tête (coutume toujours en pratique dans certaines communautés chrétiennes orientales)

 - Exclusion des femmes de tout ministère chrétien : cela n’empêche pas l’éclosion  d’ordres monastiques féminins (les béguines aux XI-XIIème siècles...)

 

ð Malgré Vatican II et le règne de Jean-Paul II, la femme catholique reste cantonnée dans un rôle traditionnel : elle est l’égale de l’homme, sauf pour l’exercice du ministère.

Côté protestant, le sacerdoce universel a conduit à reconnaître que les pasteurs soient laïcs et mariés. L’ouverture du ministère aux femmes était bloquée par le discours paulinien : c’est après 1945 que la plupart des Eglises réformées l’ont ouvert aux femmes (même si les premières « pasteures » en France reçurent leur ordination en Alsace Lorraine dans les années 1920). Aujourd’hui, environ 20 % des pasteurs en France sont des femmes.

 

XII- Les papes et le Vatican :

 

· Le Vatican est un Etat indépendant, le plus petit du monde avec ses 44 hectares et 824 habitants, créé le 11 février 1929 suite aux accords du Latran. C’est le reliquat des Etats pontificaux, constitués progressivement depuis l’époque carolingienne jusqu’à leur conquête par le roi d’Italie Victor Emmanuel II en 1870.

 

· La Cité du Vatican est ceinte de murailles (IXème siècle) et s’ouvre sur Rome par la Place Saint Pierre. Mais elle dispose d’extensions dans Rome et sa banlieue : 3 basiliques, la résidence d’été des Papes à Castel Gandolfo, différents immeubles qui ont le statut d’extraterritorialité.

·  

· Le Vatican est différent du Saint Siège, siège de l’évêque de Rome : le Vatican s’occupe des questions administratives et techniques, le Saint Siège, des intérêts de l’Eglise catholique.

 

 

XIII- Les Eglises et l’Etat : la laïcité en France

 

· Apparu dans les années 1870-1875, le mot « laïcité » est un néologisme intraduisible dans les autres langues avec pour signification : « séparation entre société civile et société religieuse ». C’est une invention française même si aux Etats-Unis, la séparation des Eglises et de l’Etat est ratifiée depuis 1791 (1er amendement) ! Mais le terme de laïcité n’est pas utilisé aux Etats-Unis et les Eglises tiennent beaucoup de place dans l’espace public américain.

 

· Pourquoi cette mise en place en France ?

- Cela vient du fait de la Révolution de 1789 et de l’article 10 de la DDHC : la liberté de conscience est proclamée sans clarifier le statut social de la religion.

 

- Le Concordat de 1801 entre Napoléon et Pie XII met en place les cultes reconnus (catholicisme, protestantisme puis culte israélite).

 

- Dans les années 1880, les mesures de laïcisation touchent surtout l’école (lois Ferry). Le 1er projet de loi de séparation porté par Emile Combes, échoue, le 2ème porté par Aristide Briand et Jean Jaurès, plus libéral, est adopté.

 

ð La loi de 1905 proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes dont aucun n’est reconnu, avec la fin des rétributions des ministres du culte. En contrepartie, des aumôneries sont officiellement installées dans les établissements publics clos (écoles, prisons...)

 

· La laïcité est inscrite dans la Constitution de la Vème République. Mais la société française reste imprégnée de culture catholique : calendrier, jours fériés... Et la loi de 1905 n’est pas appliquée en Alsace et Moselle, faisant partie de l’Empire Germanique en 1905. Ni même en Guyane, Polynésie, St Pierre et Miquelon et Mayotte qui sont régis par des textes spécifiques.

 

XIV- Aux Etats-Unis, megachurches et renouveau évangélique :

 

· Le christianisme évangélique est apparu au temps des Réformes en Europe, mais il ne se constitue en mouvement que dans les années 1740, à l’occasion de « réveils », des mouvements de conversion individuelle très nombreuse. Ce qui entraîne la création de nouvelles Eglises.

 

· Plusieurs vagues de « réveils » touchent les Etats-Unis, la 4ème étant dans les années 1960 : les évangélistes américains seraient environ 70 à 80 millions. Ce renouveau se caractérise entre autre par la construction d’églises géantes, les megachurchs, héritières d’une longue tradition protestante de grands rassemblements religieux champêtres. Ainsi, ces megachurchs ne représentent que 1% des églises des Etats-Unis, mais 30 % des fidèles (certaines peuvent accueillir plus de 3 000 personnes)

 

· Les évangélistes se trouvent sur les principes suivants :

 - Importance d’une relation directe avec Jésus

 - Importance de la « nouvelle naissance » (« born again ») : ce sont des convertis souvent tardifs.

 - Respect des valeurs morales (positions pro familles, anti-avortement, anti- mariage homosexuel) et devoir d’évangélisation (prosélytisme)

 

ð On parle de « Bible Belt » dans le Sud et l’Est des Etats-Unis, qui compose le coeur de la « droite religieuse », pilier du Parti Républicain.

ð A l’échelle mondiale, ces Eglises évangéliques ont réactivité les missions prosélytes, souvent associées à des visées humanitaires.

 

XV- Christianismes dans le monde :

 

· Très difficile de quantifier le nombre de chrétiens (mais aussi de musulmans, d’hindous...) dans le monde à une époque où les sociologues insistent sur le « bricolage religieux » : chacun constitue sa propre croyance, en empruntant à différents cultes.

 

· Les chiffres ou les cartes sur les chrétiens sont quasiment toujours issus d’une source unique, l’équipe de David Barrett à partir des données transmises par les Etats et les instances internationales. David Barrett est un prêtre anglican qui recense les croyances pour mesurer les progrès de l’évangélisation dans le monde, afin de prévoir la date de retour du Christ sur Terre (lorsqu’il y aura suffisamment de chrétiens). Cette méthode (la missiométrie) espère prévoir la date de l’accomplissement biblique.

 

ð Bien que contestables, ces données sont les seules disponibles au niveau mondial. De plus, elles ne tiennent comptent que des 3 composantes principales, sans faire de distinction entre croyances et pratiques.