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Thème III 4e Société, culture et politique dans la France du XIXe siècle

Chap 1 Une difficile conquête : voter de 1815 à 1870 - Chap 2 La Troisième République

vendredi 22 avril 2016, par D. Langoureau

1) Sur le vote au XIXe siècle : à partir d’un tableau chronologique résumant les grandes mutations politiques du pays, les élèves remplissent une frise chronologique (frisechronos.fr). Puis, en utilisant des documents iconographiques pour l’essentiel, et en cours dialogué, on répond à la problématique. Le but est simplement de souligner le passage d’un mode d’expression national violent à un répertoire d’action plus pacifié intégrant le vote. Mais, comme cette mutation est très progressive, le bricolage et l’improvisation l’emportent de beaucoup sur l’ordre au sens technique du terme. Si bien qu’il est très délicat de comparer le vote du XIXe siècle, forme embryonnaire de nos élections, et nos scrutins actuels très codifiés grâce à l’expérience acquise. En 1848, rien ne fonctionne réellement comme prévu si l’on veut bien considérer que l’on avait prévu quoi que ce soit d’ailleurs. Les autorités locales font preuve d’un amateurisme déroutant si on se place du côté d’un observateur actuel. Ce premier suffrage dit "universel" est une Première dans le plein sens du terme. Puis, le suffrage s’élargit et la "France des barricades" devient moins légitime : l’urne remplace le fusil !
Mais, les fraudes et les divers amateurismes subsistent jusqu’à la fin du siècle ce qui prouve que la démocratie, tout comme son corolaire (l’élection), constituent un apprentissage délicat qui n’a rien d’évident quant à la réussite. L’isoloir et l’enveloppe n’existent pas en 1848 car on ne conçoit pas le vote comme un acte personnel et privé. Pour authentifier ce geste symbolique, il faut des témoins. Autre exemple : le suffrage censitaire et masculin n’est absolument pas vécu comme une odieuse restriction des libertés pour les contemporains. Pour eux et dans une conception issue des Lumières, seule la personne "capable" et éduquée en somme, peut voter librement.
On voit à travers ces exemples combien les élections du XIXe siècle sont étrangères à nos conceptions politiques actuelles. C’est sans doute l’intérêt majeur de ce chapitre, mais aussi ce qui fait sa difficulté pour les élèves...

2) L’étude de la IIIe République a été profondément renouvelée ces dernières années (un groupe d’historiens a tenté une "Contre-histoire de la IIIe République" par exemple).
En partant des travaux de Vincent Duclert sur l’affaire Dreyfus, on montre que l’installation de la IIIe République n’était pas une évidence à l’époque. L’affaire constitue un combat fondateur pour les Républicains.
Soit avec l’étude d’une image d’Epinal dreyfusarde, soit avec celle d’un documentaire vidéo (les élèves remplissent un tableau en y plaçant des images d’archives présentes dans le documentaire), on décrit les étapes de cette longue affaire d’état. Le but est de voir comment, à travers cet épisode aussi long que la Révolution française, la République est "imaginée" pour reprendre le titre d’un ouvrage de Vincent Duclert. Pour ce dernier, l’affaire transforme la France en profondeur tout autant que la Révolution : le képi cède la place à la plume, l’uniforme à la robe ; l’antisémitisme est temporairement dénoncé : juin 1940 constitue, malgré leur germanophobie et leur nationalisme, une "divine surprise" pour les anti-dreyfusards et autres pétainistes...

Nous joignons à cet article (en format pdf et open office, odt) les documents et pistes pédagogiques présentés en formation continue.


Voir en ligne : Conférence de Vincent Duclert sur l’affaire Dreyfus