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Une étude de cas sur l’archipel des Marquises.

jeudi 28 mai 2020, par Angélique MARIE webmestre, M.P.Cerveau

Marie-Pierre Cerveau, gographe et spcialiste, en particulier, des territoires ultramarins, propose une tude de cas sur l’archipel des Marquises. Elle est destine à des lèves de 3ème mais peut être adapte en seconde.

En préambule :

L’étude de cas, riche de documents inédits, peut être adaptée en classe de seconde :

- Dans le cadre du thème II de géographie : « territoires, populations et développement : quels défis ? » question spécifique sur la France : « La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-économiques ». La problématique de l’accès aux systèmes de santé et aux services administratifs, par exemple, est mise en évidence dans les documents proposés aux élèves.

-Dans le cadre du thème III : « des mobilités généralisées », question spécifique sur la France : « La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagements ». Les documents permettent de faire travailler les élèves sur la multiplicité des réseaux, sur la question de l’insularité et de l’éloignement par rapport aux centres de décision. Le programme conduit d’ailleurs à faire réfléchir aux « enjeux de l’aménagement des territoires », et de « la continuité territoriale ». La question des inégalités socio-spatiales peut donc également être abordée.

Dans le cadre d’un enseignement à distance, le travail collaboratif, par binôme, peut être effectué à l’aide d’applications comme framapad (https://framapad.org/fr/) . Les productions écrites individuelles peuvent être rédigées directement dans le classeur pédagogique de l’ENT Eclat, en créant par exemple une activité « texte libre ».

Angélique Marie.

Présentation de l’archipel marquisien, archipel hors du commun

L’étude de cas présentée ici est intégrée au Thème II du programme de troisième : Pourquoi et comment aménager le territoire ? et au chapitre Les territoires ultramatins français. Elle présente l’archipel des Marquises, archipel le plus éloigné de tout continent et isolé au Nord de la Polynésie française, entouré par un océan souvent déchaîné. Cet archipel présente une insularité "matriochka" (voir " Les îles Marquises : insularité et développement ", M.-P. Cerveau, Coll. Îles et archipels n°31, DYMSET, Bordeaux 2002, pp. 231-255), ainsi dénommée, tant est forte et omniprésente, la dépendance de ces îles par rapport à Tahiti (décisions politiques, administratives), à la métropole, à l’UE (transferts financiers, entre autres) et au reste du monde (modèles et modes de consommation, importations).

L’insularité, doublée par l’éloignement (plus de 15 000 km de la métropole française, 1 500km de Tahiti) et l’isolement (souvent plusieurs dizaines de km inter-îles), est à la fois atout et handicap.

Cette insularité est un atout car elle a permis de préserver et conserver une forte identité culturelle d’une rare diversité, illustrée par les tatouages (emblématiques de chaque île, chaque vallée, chaque famille), la pratique de deux langues (ainsi, le chien se dit peto aux Marquises du Nord et nue aux Marquises du Sud), des chants et danses spécifiques (Danse de l’Oiseau), spécialités culinaires... Cela permet d’attirer des touristes venus du monde entier et des scientifiques.

Cette insularité est aussi un handicap. Le transport, la santé doivent répondre aux demandes des habitants, et ce d’autant plus vite qu’il y a urgence. Un moyen de transport tombé en panne (catamaran reliant Fatu Hiva à Tahuata ; hélicoptère reliant Nuku Hiva à Ua Pou ou à Ua Huka) génère stress et incapacité de rejoindre l’aéroport le plus proche... Parallèlement, l’offre aérienne est souvent inférieure à la demande et nécessite d’anticiper sa réservation, jusqu’à six mois à l’avance. La menace (récurrente) de disparition de desserte aérienne met en péril la santé, des activités vitales (hébergements touristiques familiaux, artisanat, prestataires de service, tels les taxis, guides..., et le maintien de la population locale, tentée de partir vivre et travailler ailleurs, à Tahiti, par exemple.

Démarche pédagogique et objectifs.

Le travail s’effectue en deux temps : d’abord en classe, par binôme pour rechercher et analyser les informations, puis seul pour réaliser la tâche complexe et répondre à la problématique :

Pourquoi et comment relier l’archipel des Marquises à la Polynésie française et au reste du monde ?

En prélevant les informations dispensées par les documents, le but est de faire prendre conscience aux élèves qu’un archipel tropical n’est pas toujours synonyme de paradis terrestre, comme les clichés sont prompts à s’inviter dans nos imaginaires, via les publicités ou les séries.

Pourquoi est-il nécessaire de relier les îles Marquises à Tahiti et au reste du monde ? Très vite, les élèves constatent que même si la population est peu nombreuse, les infrastructures de transport et de santé sont indispensables aux habitants, tant les îles sont éloignées entre elles. Répondre à l’urgence médicale est également une nécessité, surtout en cas d’accidents, en période d’épidémie (dengue) ou de pandémie, comme la COVID 19. Assurer la continuité territoriale en terme économique est indispensable  : sans transport, les Marquisiens ne peuvent exporter citrons verts et coprah et importer tout ce dont ils raffolent : 4x4, boissons gazeuses, cuisses de poulet, etc.

Comment relier les îles Marquises à la Polynésie française et au reste du monde ? Trois cargos ont longtemps desservi les Marquises. Désormais, seul le cargo-mixte Aranui 5 assure deux rotations mensuelles, apportant fret et passagers, surtout des touristes anglo-saxons. Le moyen le plus utilisé pour joindre Tahiti et le reste du monde est l’avion, qui assure un vol 6 jours sur 7 entre Tahiti et Nuku Hiva. Cela nécessite d’anticiper sa réservation. Le risque de disparition d’une desserte aérienne met l’île concernée en émoi car, sans touristes, sans jeunes restés au fenua enata (Terre des Hommes), l’avenir est des plus incertains. Routes et pistes permettent de rejoindre quais, aéroports ou aérodromes, afin de quitter l’archipel.

La fiche d’activités (également proposée en document joint) :

Marie-Pierre Cerveau.
file_download Fiche d’activités